01 août 2008

Le secret est sorti

Qui eût cru que le mariage pouvait être aussi peu romantique? Entre les discussions à propos de la séparation des biens et la signature de documents "en cas de divorce" qui me désignent comme une "spinster" (ou "vieille fille" en anglais), on est loin des films Hollywoodiens, avec la ville éclairée de nuit, l'homme sur son genou, la bague à un million, le mariage dans un château...

Et oui, ca y est, le secret est au grand jour - nous nous marions, mais d'abord en "secret" a Hong Kong pour des raisons de visa.

J'essaie de me rattraper avec les préparatifs pour un "vrai" mariage en France, mais cette impression de ne pas partir du bon pied, de vivre une histoire de droit plutôt qu'une histoire d'amour, d'avoir un cancer foudroyant qui vit juste sous la première couche de ma peau, prêt à surgir à toute mention d'un contrat de mariage, ne me quitte pas.

Krusty m'a demandé en mariage en quelques sortes lorsqu'il m'a dit, alors que j'avais un travail que je n'aimais pas, qu'à chaque nuage il y avait un contour argenté (OK je sais que la traduction en français de cette phrase célèbre est en fait "à quelque chose malheur est bon" mais c'est mieux dans la langue originale) et qu'au mien il y a aurait un contour doré (ou même platine), mais la recherche frustrée d'une bague de fiançailles suivie d'un combat entre la raison Krustienne (basée très fortement dans le droit et la protection des biens) (urgh) et l'émotion déraisonnée gitane (basée dans la lecture de romans à l'eau de rose et une adolescence passée devant des films fleur bleue) nous a laissé comme vaincus, avec un seul sujet de conversation quotidienne, des larmes et des cris.

Donc, nous nous marions des que possible, si nous arrivons à trouver une date, et bien que nous ne voulions que personne le sache, maintenant presque tout le monde le sait.

Ce n'est pas si mal. Il y a trente ans, ma mère se mariait avec un anglais en Irlande du Nord pour pouvoir rester avec lui alors qu'il était dans l'armée. Maintenant, je vais me marier avec un irlandais du nord à Hong Kong pour pouvoir rester avec lui alors qu'il est dans la "secte" de la finance.

Et bien que Krusty ne cesse de me balancer LA (elle est incroyable) bague à des moments inopportuns (tels que lorsque j'étais sur Skype avec Pauline), je lui ai fait ranger et il m'a promis de me faire une vraie demande bientôt. Peut-être même avant qu'on soit mariés...

Tout ça pour dire que quand, à l'âge de dix ans, j'imaginais mon Prince Charmant m'emmènant sur son cheval vers un coucher de soleil et une vie sans aucun problème, j'ignorais qu'à la place mon prince m'emmènerait à Hong Kong dans un avion vers une tempête et une discussion à propos de fichiers Excel et de divorces... Ils ne montrent pas ça dans les films, ça c'est sur.

Est-ce-que ça veut dire qu'à la naissance de mon premier enfant je ne serais pas ravissante, fraîche et détendue et que mon bébé ne sera pas propre, beau et sage?

23 juin 2008

20 juin 2008 - 1, 2, 3, 4...

Il est 1 heure du matin et la gastro numéro 3 (en seulement 6 semaines) a heureusement ralenti le taux de numeros 2 d’1 fois toutes les 4 minutes a seulement 2 fois par heure. Je ne peux donc pas vraiment dormir, mais je peux arrêter de camper dans la salle de bain.

Comme si Krusty avait besoin d'une autre raison de ne pas revenir du bureau, je suis passée de femme au foyer modèle avec dîner sur la table et chemises repassees à éditrice qui se plaint et maintenant legume vivant au cheveux gras et aux conversations se terminant en «Je dois te laisser là” toutes les 4 minutes. Ou 2 fois par heure.

Mais non, étant le Krusty parfait qu'il est, il est meme rentré à la maison pendant sa pause déjeuner pour caresser mon front fiévreux et me lire une histoire de son nouveau livre favori sur la finance (j’aurais prefere qu’il caresse en silence, mais bon). Et puis il a couru au magasin m’acheter le pain grillé dont j’avais tant envie, juste pour me voir en grignoter un coin, secouer la tête et, avec la lèvre inférieure en avant, dire «non» comme un enfant ingrat.

Bien sûr, cela signifie seulement une chose: Je pense que Krusty est prêt à avoir des enfants! Ou est-ce encore la fièvre qui me faire lire des sous-entendus dans des situations tout a fait normales?

17 juin 2008 - Il mouille

Il a plu NON STOP depuis notre crémaillère, et ca commence à etre un peu fatiguant. Sans oublier le terrible rhume que j’en ai attrapé.

La bonne nouvelle est que les cafards se noient sous les trottoirs, et chaque jour au lieu de vivre dans la peur de ces créatures (ma phobie) en raison de la chaleur et l'humidité, je les vois tous morts au long de la route, comme la réalisation enfin de mon reve depuis toujours – qu’ils soient exterminés à jamais. Suis-je un peu cruelle?

Je dois savoir si elles ont une utilisation dans la chaîne alimentaire. En ce qui me concerne, si l'on pouvait se débarrasser de tous les cafards et les moustiques, je serais assez heureuse...

13 juin 2008 – Sacré Albert

J'ai trouvé une nouvelle citation du p’tit Einstein qui nous définit très bien, Krusty et moi:

"Il y a deux façons de vivre votre vie. L'une est comme si rien n’est un miracle. L'autre est comme si tout est un miracle."

Je suis sûre que vous pouvez deviner qui est qui.

12 juin 2008 – J-15

Ma promenade quotidienne du matin jusqu’au travail va me manquer. Bien sûr, le premier obstacle de l'arôme est un peu difficile, mais une fois passé l'odeur de la pétoncle sechee, c'est un vrai régal.

Tout d'abord, je traverse la rue en évitant bus et trams au grand plaisir des livreurs de fruits de mer. Puis, je rentre vite dans une petite ruelle où beaucoup d’hommes torses-nu, très bronzés et clopes au becs se balladent avec leur chariot chargé, comme une colonie de fourmis aux sourcils fronces. Dans cette ruelle, il y a seulement un homme qui me voit, et il m’accueille toujours avec un grand 'bonjour' qui surprend tous les autres travailleurs. Il me fait vraiment me sentir comme si j'appartenais à cette petite communauté.

À la fin de la piste, passé le petit parc où les anciens apportent leurs oiseaux pour méditer, j'arrive a Hollywood Road, en passant devant le createur de cercueils. Il n'existe pas de cerceuils ternes ou anguleux ici, seulement des boites aux formes onduleuses en bois rouge, qui ressemblent un peu au voitures volantes qu’imaginaient les gens pendant les annees 50. Peut-être que leurs prévisions étaient fausses et que les Jetsons se balladaient en fait en cercueils volants dans les dessins animes…

Ensuite vient le vendeur d’offrandes en papier, mais vous connaissez déjà tout ca grace à Krusty et son grand pere. À ce moment-là, je suis deja trempée, puisque la marche est en pente tout le long et que le taux d'humidité dans l'air n’est jamais bien en dessous de 90%. Je commence aussi a ce moment-la à comprendre pourquoi les gens prennent des taxis partout, même sur de courtes distances, mais d'ici le lendemain matin, je vais avoir oublié. Des que j’ai vraiment trop chaud, je passé devant le grossiste de viande congelée, ou je traine un peu pour regarder les mecs en blouson travailler alors que meme un t shirt est trop lourd pour le reste d’entre nous.

La dernière étape de la marche est a Cat St, où il y a toutes sortes de babioles à vendre, des mini-Maos, des affiches de Michael Caine, des avions en etain, des bracelets, des bijoux...

Peut-être qu’il faudra que je trouve une raison de marcher ici une fois que j'aurais fini …

8 juin 2008 – Lendemain…

Eh bien, nous l'avons fait quand meme, nous étions assez anglais pour faire un barbecue sous la pluie, et c’etait un succès! La pluie s’est arretee juste assez longtemps pour que les gens puissent venir, et nous avons passé la journée a griller et causer au lieu de regarder des DVD sous la couette.