Hier matin, dans un elan aveugle de frustration, j'ai invité mon patron a déjeuner et lui ai annoncé que je voulais démissionner. J’avais le coeur au fond de la gorge, mais dès que c’etait dit, je savais que c'était le bon choix.
Il était vraiment très noble, pas du tout indigné et colèreux comme j'imaginais, et comme il etait relax, je me suis sentie à l'aise pour lui dire tout ce que j’avais sur le coeur. Avec le recul, ce n'était peut-être pas une si bonne idée.
Il m’a ensuite demandé de reconsidérer ma position et a démontré pourquoi il pensait que j'étais parfaite, pleine de potentiel, etc, et je suis revenue au bureau en me disant “il a raison, je peux y arriver, si moi je ne peux pas le faire, personne ne le pourra”…
Autrement dit, je me suis fait pièger.
Dès que je me suis assise je me sentais arnaquée, comme si démissionner n’était qu’une chose de plus à ajouter à la liste des choses que je n'avais pas le droit de le faire au travail.
Bien sûr, cette nuit la c’etait impossible de dormir, et donc ce matin, j'ai officiellement posé ma démission, le contenu duquel expliquait qu’en fait je me virais moi meme pour ne pas qu’il ait a le faire, et que vraiment je lui faisais une faveur.
Il etait beaucoup moins content tout d’un coup. Il m'a dit qu'il était très déçu et que parce qu'il était injuste de ma part de quitter le boulot si vite, je devrais completer un mois de préavis au lieu de la semaine necessaire durant ma période d’essai. J'ai accepté, la queue entre les jambes.
Le silence dans le bureau était déjà assez difficile à vivre, mais maintenant ce silence est d'autant plus lourd, plein d’accusations, tendu. Si on y réfléchit, en fait, démissionner c'est beaucoup plus difficile que rompre avec un petit ami. Au moins un mec qu’on quitte, c’est immédiat, mais lorsqu’on démissionne, on doit traîner en se sentant coupable tous les jours pendant un mois. Et on doit aussi continuer à faire un travail qu’on ne veut pas faire. Et j’ai quand meme envie de continuer a faire le meilleur travail possible. Je ne vais pas arreter d’etre moi simplement parce que je quitte mon boulot.
Mais c'est fait, au moins. Et je suis heureuse que je n'ai pas regretté la seconde que j'avais envoyé la lettre. Ma réaction etait plutot de me dire que c'etait ce que j'avais besoin de faire, et que nous serons tous beaucoup plus heureux quand tout cela sera terminé. Ils vont trouver le candidat idéal et tout le monde vivra heureux pour toujours.
Donc, je suppose que la leçon numéro une de Hong Kong est que quand quelqu'un vous offre l'emploi dont vous avez vraiment envie et pour lequel vous vous etes battu pendant des mois, et que pourtant votre instinct vous dit quand meme de refuser, il ne faut pas l'accepter! Parfois, le corps en dit plus que le coeur dans ces situations. Je voulais vomir quand il m'a offert le poste, et je pensais que c'était de l'excitation, mais maintenant, je pense que c’etait peut etre plus de la peur et un reel avertissement ...
Bon, prochaine étape, essayer de devenir la journaliste que j'ai toujours voulu être. Et puis la je commencerais a me plaindre de ne pas trouver de bon articles a écrire…!
23 juin 2008
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